Hier , je t'ai vu dans la rue.
Aujourd'hui , je t'ai vu à la salle , assise sur ce banc qui me rappelle tant de souvenirs.
Et il y a bien une semaine je t'ai vu pas très loin de moi , sourire aux lèvres comme à tes habitudes , ce sourire que j'aime tant.
Fin.. J'ai cru te voir .. C'était comme toute ces fois .. c'était faux..
Je te vois partout sans même pouvoir t'approcher car tu es toujours plus loin , comme les pieds de l'arc en ciel.
En effet , je te vois partout.
Je dois être sous l'effet du manque qui me fait perdre la tête ..
Qui me fait perdre la tête , chaque jour qui passe sans avoir pu t'approcher ne serait ce que cinq minutes.

Elle s'appelait Clara, c'était cette fille qui rigolait pour un rien, qui enchaînait les âneries pour se rendre intéressante aux yeux de ses soit disant amis.
C'était cette fille qui avait l'habitude de se renfermer.
La cause ?
Les gens la méprisaient.
Elle continuait toujours de sourire, ce sourire on ne pouvait lui reprocher elle l'avait belle et bien encrait sur son visage.

Clara faisait partie de cette majorité d'adolescente qui supporter de nombreuses réflexions à longueur de journée, qui ne semblait pas l’atteindre, les gens continuaient de la rabaisser autant qu'ils le pouvaient.
On aurait dit un concours à la con sur le malheur des autres, celui qui arrivera à blesser la personne le plus profondément possible..
Sauf que Clara elle ne se réjouissait pas de ce calvaire incessant.

Clara, elle avait besoin de soutien .. Mais ce n'était pas envers ses parents qu'elle aurait pu l'obtenir , pourquoi dis-je ça ?
Tout simplement parce qu'une fois rentrait chez elle , c'était plus l'humiliation qu'elle combattait mais le manque d'affection depuis que sa petite sœur était née .

Chaque soir , Clara s'enfermait seule dans sa chambre , s'évadait en écoutant quelques morceaux ou bien elle lisait pour oublier tous ses problèmes qui l'affectait un peu plus chaque jour.

Clara se renfermait de plus en plus , ils l'avaient belle et bien amoché .
La musique et la lecture ne lui suffisaient plus ..
En pleure , toutes les moqueries raisonnaient dans sa tête . Inconsciente de son acte , elle prit une lame .. Elle prit goût à se faire souffrir , à voir son sang coulait ..

Chaque jour , Clara recommençait encore et encore ..
Voilà la raison de ses affaires trop grandes pour elle.
Mais ce jeudi fut différent , les injures se sont transformés en coup de plus en plus violant.

Elle surnommait cette fichu lame « Bonheur ».
Ce soir-là , elle l'enfonça plus fort que les jours précédents , elle souriait voyant son sang coulait .

Mais ce fut le coup de trop ..

Clara nous quitta , lame à la main.

Elle était le souffre douleur de son père.
Ca faisait 1 an.
1 an qu'il la maltraitait.
1 an qu'il l'insultait.

C'était trop pour une jeune fille de 13 ans.
Impossible pour elle de se confier, son père et son frère étaient sa seule famille.
Un frère qui ne la soutenait guère.
Non au contraire, il s'emprenait aussi à elle, il était du côté de son père.
Sa mère ? Elle ne savait pas très bien qui s'était , elle est décédée en tombant des escaliers poussée par son père.
Sauf que l'affaire a été jugée comme accident , elle avait beaucoup d'hématomes faute de son père mais les enquêteurs pensait que c'était en tombant.
Cette fillette n'allait pas à l'école , elle était enfermée entre ces 4 murs.

Elle avait peur de son propre père , peur que les injures s'amplifient en coups.
Ca faisait 1 an qu'elle mangeait seule.
1 an qu'elle était rabaissée à la moindre occasion.

Ce fardeau était bien trop lourd pour une jeune fille à qui on ne pouvait apporter ni aide ni écoute.
Le fardeau l’écrasa..

Elle s'envola rejoindre les anges du haut de ses 13 ans.
Laissant une lettre « Papa, tu m'excuseras mais je n'y arrive plus. Ne fait pas ce que j'ai subi à mon frère, prends soin de lui et de toi. Merci pour tout. Je vous aime.»

Malgré tout elle voulait leur Bonheur.
Malgré tout elle leur a laissé un "je vous aime."

-Bonne nuit à demain.
- "A demain" qui te dit que je serai encore là demain hein ? Qui te dit que je n'aurai pas tout lâché , tout abandonné ? Derrière ce sourire j'en cache des choses crois moi.
Même si je n'ai pas abandonné peut-être bien que la Mort aura décidé de me prendre dans ses bras , pour m'emmener dans un autre univers , son univers.

J'ai voulu t'éloigner de moi, je voulais que tu me détestes même plus que tu me haïsses.

C'est pour ça que j'ai mis en place ce plan.

Je voulais être à tes yeux un salaud.

Un garçon sans cœur.

Je ne voulais pas m'attacher! C'était ma priorité.

Je ne voulais pas avoir mal une seconde fois.

T'es apparu comme ça du jour au lendemain comme une claque qu'on se prend.

T'as marqué ma vie, et je ne savais plus ce que je voulais réellement.

Mon but était de ne plus m'attacher parce que je ne voulais pas avoir une raison de ne plus accepter cette décision.

Bientôt mon corps ne serait plus que poussière, je ne serais plus là à tes côtés.

Il y a 3 mois on m'a diagnostiqué un cancer, un cancer incurable.

Depuis ce jour je suis devenu une bombe à retardement, je n'ai plus le contrôle de mon corps et de ma vie.

Mes jours sont comptés, c'est pour cette raison que je voulais que tu ne t'attaches pas.

Je ne voulais pas me lier, j'avais accepté mon destin et toi tu viens chambouler ma décision car maintenant j'ai peur, j'ai plus envie de partir de cette terre, je ne veux plus avoir ce putain de cancer qui me détruit chaque jour.

Et le pire c'est que je m'imagine une vie avec toi, pathétique venant d'un garçon sur le point de mourir?

Je m'imagine une vie de bonheur avec toi.

Pouvoir se marier, avoir des enfants, passer ma vie à tes côtés et se rappeler dans 60 ans les chapitres de notre vie ensemble.

Cette vie avec toi, je la désire de tout mon cœur mais c'est impossible dans mon cas.

J'ai plus envie de partir, je ne veux plus me diriger vers ce chemin inconnu, je veux rester auprès de toi pour toujours mais malheureusement le «toujours» n'est plus associé à «nous».

Dans quelques mois mon corps ne sera plus que poussière, et la personne que je suis devenu n'existera plus que dans tes souvenirs.

J'ai si mal de devoir te laisser ainsi, pardonne moi de ne pas être la personne qui comblera toute ta vie.

Mais aujourd'hui, tu viens de me prouver que je devais profiter encore des quelques mois qui me restent alors je te demande si pendant ces derniers instants tu veux bien me faire sentir vivant encore un peu?